A PROPOS DE GBV WESTAFRICA EXPOSED

Ces témoignages de réfugié(e)s, déplacé(e)s internes et autres personnes relevant du Mandat du UNHCR ont été collectés avec leur consentement éclairé. Survivant(e)s de différentes formes de VBG, dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre, leurs prénoms ainsi que leur pays d’origine ont été modifiés. Les photos sont illustratives.

Ils s'engagent au quotidien

Monguila et Aristide, membres de comités VBG et activistes

N’Djamena, Tchad

#Tchad #Engagement #VBG

Soutenez ceux et celles.
qui font bouger les choses

© Photos – UNHCR/P.Gomes

Monguila, RDC

J’ai 48 ans, réfugié enregistré au Tchad précisément à N’Djamena, je suis marié. Je suis membre du comité SGBV et je travaille pour aider ma communauté réfugiée et aussi les partenaires du HCR qui travaillent dans ce domaine.

Mon engagement et ma motivation pour donner un appui aux survivants de violences basées sur le genre en tant que membre du comité SGBV en milieu urbain a commencé lorsque j’allais pour les visites à domicile dans les ménages réfugiés.

Ma motivation s’est plus renforcée pendant ce temps de covid-19 où il m’a été donné de comprendre beaucoup de choses en lien avec les violences que subissent chaque jour les femmes et les filles dans leur communauté.

Les entretiens avec les survivantes et leur détermination de survie malgré les conséquences de ces violences sur leur vie m’ont donné un coup de pouce à intervenir pour aider ces femmes et filles à garder espoir.

Mon constat est que beaucoup de femmes et filles réfugiées subissent des violences mais elles préfèrent vivre avec cette situation longtemps sans en parler. Je ne cesse de revoir dans mes souvenirs les pleurs de certaines femmes et filles réfugiées lorsqu’elles se confient à moi pour les aider, les orienter vers les services de prise en charge.

Je tiens à dire que si l’appui des leaders communautaires n’est pas réel dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, filles et enfants réfugiés, il va y avoir plus d’abus voire même des morts.

Mon souhait est que les organisations humanitaires et avec les associations de la société civile continue à renforcer les capacités de l’Etat pour la mise en application des décisions de la justice qui pourra soulager les survivantes et surtout dissuader d’autres circonstances de violences. Mon désir c’est de voir ces survivantes de violences basées sur le genre dans des circonstances beaucoup plus radieuses (cheffes d’entreprise, commerçantes,) pour montrer qu’être victime de violence n’est pas une fin en soit mais avec un accompagnement on peut se relever. »

Aristide, CAR

J’ai 34 ans, réfugié et membre du comité SGBV, je travaille beaucoup avec le partenaire (APLFT) dans l’identification des cas, le soutien aux survivantes dans ma communauté.

Mon engagement se justifie par l’ampleur des dégâts que subissent les femmes, les filles et les enfants victimes de violence basée sur le genre parmi les réfugiés. Il faut reconnaître que lors des visites dans les ménages réfugiés, il m’a été donné de constater que même les femmes et filles d’autres communautés (tchadiennes) sont aussi victimes de ce phénomène.

Beaucoup de survivantes ne savent pas qu’ils subissent les violences et mon appui est de les amener à comprendre les conséquences de ces violences et surtout à rapporter les incidents pour pouvoir bénéficier d’un accompagnement en termes de services.

L’observation faite sur le terrain lors des visites des réfugiés ou les entretiens lorsqu’il y a des conflits est que les conséquences de la violence basée sur le genre sont amères. Cela se justifie par l’absence d’une justice équitable pour les survivantes de VBG et conduit souvent ces dernières à abandonner la poursuite judiciaire qui engendre des coûts alors que beaucoup sont dans une situation de vulnérabilité extrême.

Je sensibilise plus ma communauté sur les méfaits de la VBG en les encourageant à abandonner les mauvaises pratiques fondées sur les coutumes comme le mariage d’enfant, les mutilations génitales féminines, de dénoncer les cas de violences et de respecter la dignité de la femme et fille.

Mon souhait est que les services à l’endroit des survivants soient renforcés au besoin de trouver une solution durable en termes d’intégration socioéconomique parce que souvent c’est l’état de dépendance qui fait appel a ce silence des survivantes qui ne savent où aller si jamais elles sont abandonnées par leur famille ou communauté. »

Propos recueillis par Remadji Ngarone
CPB Assistant Officer, NOA

A PROPOS DE GBV WEST & CENTRAL AFRICA EXPOSED

Face aux violences basées sur le genre, des voix s’élèvent et ont fait de la lutte contre les VBG leur combat. Grâce à leur engagement, ces personnes changent les choses et font bouger les lignes.

Vous êtes activiste ? Contactez-nous pour partager votre experience et inspirer les autres.