Je suis une jeune fille réfugiée âgée de 21 ans. Je vis au Togo avec ma tante et mes frères. Vu les difficultés financières de ma tante à assurer les frais d’écolage de la famille, j’ai arrêté les études pour donner plus de chance à mes frères.
Un jour alors que je revenais du marché, j’ai rencontré un homme qui m’a proposé de me conduire à la maison. En route, ce dernier m’a invité à prendre un pot dans une buvette où nous avons rencontré les amis du monsieur. Ces derniers nous ont quitté quelques instants plus tard. Quand nous avons fini, le monsieur a pris la direction contraire à celle du camp. Lorsque je l’ai l’interpellé, il m’a rassuré que ce serait juste pour déjeuner dans un restaurant car il estimait que je devrais avoir certainement faim. Il m’a emmené dans une maison où j’ai retrouvé ses mêmes amis que nous venions de rencontrer à la buvette. J’ai été installée et il m’a servi à manger. J’ai aussitôt perdu connaissance après avoir mangé.
Au réveil, j’étais toute nue, mon corps...souillé, et j’avais des difficultés à marcher. J’ai enfilé rapidement mes habits et je suis sortie en criant au secours. Malheureusement, à ma grande surprise, il n’y avait plus personne dans la maison.
J’ai quitté rapidement les lieux et j’ai réussi à rentrer au camp avec l’aide d’un chauffeur de taxi aux environs de 23h00.
De ce viol, je suis tombée enceinte. J’ai des difficultés à dormir et je n’arrive pas jusqu’à présent à me rappeler ce qui s’est réellement passé. Je ne trouve pas le courage d’en parler à ma tante qui ne cesse de réclamer le nom de l’auteur de la grossesse. J’ai pu bénéficié d’une assistance médicale du HCR et d’un appui pour des activités génératrices de revenus.
1. Viol : pénétration vaginale, anale ou buccale sans consentement (même superficielle), à l’aide du pénis ou d’une autre partie du corps. S’applique également à l’insertion d’un objet dans le vagin ou l’anus.
2. Agression sexuelle : toute forme de contact sexuel sans consentement ne débouchant pas ou ne reposant pas sur un acte de pénétration. Entre autres exemples : les tentatives de viol, ainsi que les baisers, les caresses et les attouchements non désirés aux parties génitales ou aux fesses. Les MGF/E sont un acte de violence qui lèse les organes sexuels ; elles devraient donc être classées dans la catégorie des agressions sexuelles. Ce type d’incident n’englobe pas les viols (qui consistent en un acte de pénétration).
3. On considère qu’en région WCA, 1 femme sur 3 a subi une agression sexuelle, et 1 sur 5 un viol.
Ressources :
Définitions : Outil de classement de la violence basée sur le genre (GBVIMS)
Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur les Violences sexuelles liées aux conflits