Je m’appelle Sadia et j’ai 28ans. J’ai été victime d’un rapt par un groupe armé et je fus détenue. Au cours de cette période, j’ai été violée mais je ne connais pas mon agresseur. Après 19 jours je fus libérée. Par peur de nouveaux rapts dans notre village, mon mari décida qu’il fallait fuir vers une autre localité moins dangereuse et où nous avons de la famille mais toujours au Mali.
J’avais honte de ce qui m’est arrivé. Je ne mangeais plus et je ne dormais plus. Je ne vivais que pour mes enfants. Je ne supporte plus de voir des hommes en uniforme.
J’avais des douleurs au bas-ventre. Mon mari ne sait pas que j’ai été violée. Il n’arrête pas de me demander ce qui ne va pas mais j’ai trop peur de parler et qu’il me quitte.
Pendant une causerie, une femme a parlé de services qui aident les femmes en lien avec leur bien-être et leur sante. Le groupe de femmes décida d’inviter l’agent de l’ONG à participer dans leur prochaine réunion de tontine. Après la réunion, j’ai pu approcher l’agent pour demander de l’aide pour mes douleurs. L’agent m’a indiqué un centre de santé ou je pouvais aller et a pris en charge les médicaments. J’y suis allée accompagnée d’une femme de la tontine. Je n’étais pas confortable que les gens me voient en compagnie de l’agent.
Parler avec l’agent m’a beaucoup aidé. J’ai reçu aussi de l’argent que j’ai pu utiliser dans la tontine pour pouvoir générer des revenus. L’agent a continué à m’aider prenant souvent de mes nouvelles. Par la grâce de Dieu je vais mieux. Je dors mieux.
1. Viol : pénétration vaginale, anale ou buccale sans consentement (même superficielle), à l’aide du pénis ou d’une autre partie du corps. S’applique également à l’insertion d’un objet dans le vagin ou l’anus.
2. Agression sexuelle : toute forme de contact sexuel sans consentement ne débouchant pas ou ne reposant pas sur un acte de pénétration. Entre autres exemples : les tentatives de viol, ainsi que les baisers, les caresses et les attouchements non désirés aux parties génitales ou aux fesses. Les MGF/E sont un acte de violence qui lèse les organes sexuels ; elles devraient donc être classées dans la catégorie des agressions sexuelles. Ce type d’incident n’englobe pas les viols (qui consistent en un acte de pénétration).
3. On considère qu’en région WCA, 1 femme sur 3 a subi une agression sexuelle, et 1 sur 5 un viol.
Ressources :
Définitions : Outil de classement de la violence basée sur le genre (GBVIMS)
Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur les Violences sexuelles liées aux conflits