Je suis un homme réfugié. Je vivais avec ma femme, mes enfants ainsi que d’autres membres de ma famille.
Je travaillais dans mon pays d’origine et toute la famille vivait grâce à mes revenus. J’avais donc l’obligation de me rendre au travail tous les matins. C’est ainsi qu’un soir, en revenant de travail aux environs de 17h, j’ai été interpellé par les rebelles qui étaient habillés en tenus militaires devant un commissariat. Ils s’exprimaient tous en arabe et deux d’entre eux ont traversé la voie pour venir me chercher. J’ai été ensuite transporté dans un véhicule et conduit dans une école. Une fois dans l’enceinte de l’école, j’ai été introduit dans une salle où ils m’ont mis à nu puis ligoté.
Après une concertation entre eux, ils ont commencé par enfoncer des morceaux de bois dans mon corps. J’ai perdu connaissance aussitôt.
Je me suis réveillé vers l’aube, avec la fraîcheur matinale. J’étais seul. En essayant de me lever, je me suis rendu compte que je baignais dans du sang. Il y avait de la semence sur moi et je ressentais de vives douleurs au rectum.
’ai eu des blessures aux pieds et bras…
J’ai pu couper la corde qui liait mes mains avec mes dents. J’ai par la suite détaché les cordes de mes pieds puis je suis parti de l’école.
Arrivé dans mon quartier, mes voisins ont alerté ma femme qui m’a envoyé à l’hôpital pour des soins. Cette dernière, vu les séquelles que je porte et la lenteur de mon rétablissement, a perdu espoir et a fini par m’abandonner. Elle s’est même remariée.
J’ai confié mes enfants à un de mes amis prêtres et je vis seul, aujourd’hui.
J’ai bénéficié de plusieurs assistances avec l’appui du HCR telles que l’assistance médicale, le logement, un soutien pour mon inclusion socio-économique et améliorer mes moyens de subsistance.
1. Viol : pénétration vaginale, anale ou buccale sans consentement (même superficielle), à l’aide du pénis ou d’une autre partie du corps. S’applique également à l’insertion d’un objet dans le vagin ou l’anus.
2. Agression sexuelle : toute forme de contact sexuel sans consentement ne débouchant pas ou ne reposant pas sur un acte de pénétration. Entre autres exemples : les tentatives de viol, ainsi que les baisers, les caresses et les attouchements non désirés aux parties génitales ou aux fesses. Les MGF/E sont un acte de violence qui lèse les organes sexuels ; elles devraient donc être classées dans la catégorie des agressions sexuelles. Ce type d’incident n’englobe pas les viols (qui consistent en un acte de pénétration).
3. On considère qu’en région WCA, 1 femme sur 3 a subi une agression sexuelle, et 1 sur 5 un viol.
Ressources :
Définitions : Outil de classement de la violence basée sur le genre (GBVIMS)
Rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur les Violences sexuelles liées aux conflits